Olympe Racana-Weiler est une si jeune artiste (née en 1990) que l'on peine à affirmer des vérités sur sa peinture tant celle-ci pourrait nous démentir dans les années qui viennent. Cette incertitude rend plus saillantes encore les salves de compliments qu'elle a reçues des critiques d'art les plus expérimentés, à la suite des prix qu'elle a obtenus (le Prix Marin et le Prix Pierre Cardin, tous les deux en 2018) et de ses expositions à la galerie Eric Dupont. « La couleur explose » s'enthousiasmait ainsi Olivier Cena, en comparant avec justesse son maelström de couleurs et de formes aux travaux de Cecily Brown. Il est vrai que les toiles d'Olympe Racana-Weiler procurent à l'amateur de peinture contemporaine un sentiment rare de joie, et même d'exaltation, grâce à une harmonie qui n'est jamais mièvre, une richesse de la matière qui n'est jamais exagérée, une énergie qui n'est jamais violence. Un tel don pour l'équilibre est d'autant plus appréciable pour une jeune artiste qu'elle s'exprime dans le langage de l'abstraction qui, après avoir connu ses décennies de gloire, a pâli aux yeux des jeunes générations qui affectionnent dans la figuration la possibilité d'exprimer un discours ou de construire un récit. L'oeuvre magistrale Le Chant de la Sybille qu'elle crée pour l'hôtel Richer de Belleval et la fondation GGL-Hélénis, une pièce entière devenue grotte peinte, est une occasion unique offerte à son talent, mais encore un chant d'espoir pour tous les amoureux orphelins des mystères de l'abstraction.